L’estime de soi : notre armure de super-héros ?

Le vent de l’estime de soi gonfle la cape de l’héroïsme

Dans une vie qui va vite, où les pensées et les jugements fusent de toutes parts, et si apprendre à s’apprécier — sincèrement, profondément — était l’antidote à ce monde parfois déroutant ?

Et si développer une estime et un amour de soi ressentis (pas seulement pensés) devenait le bouclier dont nous avons besoin ?
Un bouclier intérieur, protecteur, face aux critiques acerbes — celles des autres, mais aussi les nôtres. Face aux événements qui bousculent, aux relations douloureuses que l’on ne comprend pas toujours.
L’estime de soi nous sauverait-elle du rejet, de l’abandon voire de l’oubli ?

Un ancrage, une présence à soi réconfortante.
Comme si nous devenions notre propre super-héros, capable de relever les défis de la vie avec bravoure.

Nous partirions du principe suivant : parce que je me connais et que j’apprécie qui je suis, je sais de quoi je suis capable. Et je reconnais aussi mes limites, avec humilité.
Je peux rire de moi, sans sombrer dans la honte toxique. Je peux m’accepter dans mes forces et mes vulnérabilités.
Je sais où commencent et où s’arrêtent mes terres intérieures, à qui je peux ouvrir ma porte, et à qui je choisis de dire non.

Mais comment en arriver là ?

Souvent, tout commence par l’admiration.
Celle que l’on porte aux héros de cinéma, aux figures inspirantes, aux êtres lumineux.
Enfant, nous levons des yeux brillants vers les affiches de super-héros.
Et puis simplement, vers les personnes autour de nous.
Que vivent-elles ? Qu’est-ce qui semble facile pour elles ? Quelles qualités admirables me paraissent inaccessibles chez elles ?
Et si ce que je suis capable de voir chez l’autre était aussi quelque chose que je porte déjà en moi, même à l’état de graine ?

Alors, je me mets en quête.
Parfois maladroitement.
D’abord en essayant d’être ce que je ne suis pas.
Puis, après une lutte parfois épuisante de « développement personnel », je découvre peut-être une autre voie : une observation lente, bienveillante, de ce qui est déjà là.

Les projecteurs que je tournais vers les autres, je commence à les orienter vers moi — pas pour me juger ni me glorifier, mais pour me voir avec clarté.
Je commence à voir ce que je fais naturellement, sans effort.
Je découvre peu à peu ce qui coule en moi : ces gestes, ces mots, cette manière d’être qui me ressemble.
Je perçois l’écho que cela crée autour de moi.
Je comprends aussi que je ne suis pas fait·e pour plaire à tous…
À mon rythme, j’apprends à me reconnaître et à m’accueillir.

Ce chemin n’est pas linéaire.
On passe par des hauts, des bas, des retours en arrière.
On doute.
On se demande : est-ce de l’ego ? Est-ce utile ? On s’aime puis on se déteste à nouveau.
Et pourtant… avec le temps, on perçoit que quelque chose a changé.
Les blessures d’hier glissent là où elles frappaient autrefois en plein cœur.
Ce qui nous faisait vaciller rebondit, peu à peu, sur une armure plus solide : celle de l’estime de soi.

Peut-être s’agit-il, au fond, de passer de la comparaison à la reconnaissance.
Intégrer notre propre archétype du héros intérieur.
Celui ou celle qui sait protéger ce qui a de la valeur à ses yeux : ses rêves, ses espoirs, ses amours, ses valeurs.
Et qui, sans nier ses failles, sait aussi demander de l’aide quand c’est nécessaire.
Car même les héros ne sauvent pas le monde seuls.
L’union fait la force, non ?

Et si grandir dans l’amour de soi devenait notre véritable super-pouvoir ?

Parce que je me sais fort·e et capable, je ne m’effondre plus au premier obstacle.
Mes pensées ne m’entraînent plus dans le désespoir.
Je me sais vivant·e, résilient·e, plein·e de ressources prêtes à être mobilisées.
J’ai foi, j’ai confiance, et j’avance.

Alors, l’estime de soi serait-elle la pierre angulaire d’une existence plus libre ?
Le cœur du héros, celui qui brille dans l’ombre parce qu’il se sait digne.
Digne de cette vie, digne de créer, d’aimer, de prendre sa place.
Digne de tracer son propre chemin.
Il sait ce qui est juste pour lui, et pour les autres.

L’estime de soi serait alors le bouclier invisible qui protège,
la cape intérieure qui enveloppe l’être de bienveillance.
Une façon de dire à la vie : je suis là. Je me choisis. Et je choisis cette existence.

En tant que thérapeute, voilà ce que m’inspire la quête du héros et de l’estime de soi…
Une invitation à explorer des pistes multiples, à travers la richesse des archétypes et la complexité de l’expérience humaine.

Un article écrit par

Laetitia Lahanier - Thérapeute

https://laetitialahanier.com/

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