Héros / Héroïnes : les aventuriers qui ont le courage de partir à la recherche d’eux-mêmes.
Réflexion sur l’aventure humaine…
Une aventure porteuse de sens
“Le héros… est l’homme ou la femme qui a réussi à dépasser ses propres limitations.”
Joseph Campbell – Le Héros aux mille et un visages.
Joseph Campbell (1904 – 1987) était un écrivain, mythologue et professeur américain. Passionné par les récits anciens, les mythes, les religions comparées et la littérature, il a consacré sa vie à étudier ce que ces histoires racontent de l’être humain. Dans son ouvrage devenu culte, Le Héros aux mille et un visages (The Hero with a Thousand Faces, 1949), Campbell analyse des centaines de mythes à travers le monde et montre qu’ils partagent une même structure narrative universelle :
Le voyage du héros – un processus en étapes où un personnage quitte son monde ordinaire, affronte des épreuves, se transforme intérieurement et revient enrichi.
Pour Campbell, les mythes ne sont pas seulement de vieilles histoires.
Ce sont des cartes intérieures qui nous aident à comprendre nos propres épreuves et à donner du sens à la vie.
Son travail relie ainsi, entre autres : la psychologie (notamment proche de la pensée de Jung), l’anthropologie, et la création artistique.
Cette approche pluridisciplinaire sera ici la porte ouverte vers la réflexion qui nous permettra de plonger dans l’aventure humaine à travers les valeurs véhiculées par l’archétype du héros :
Personnage héroïque = Celui ou celle qui déconstruit…
Le héros n’est donc pas tout à fait surhumain, mais bien profondément humain.
Le personnage héroïque puise sa force dans sa capacité à se rapprocher de cette humanité, pour mieux la comprendre et atteindre le soi, souvent caché sous les nombreuses couches de personnalité qui se sont formées au cours de la vie et des expériences qui ont façonné celui ou celle qui est appelé à devenir héroïque.
Le héros, l’héroïne, peut donc être vu comme celui ou celle qui a eu la capacité d’enlever ses couches successives pour retrouver le soi authentique : l’essence de ce qu’il ou elle est.
« Où qu’il aille, quoi qu’il fasse, le héros est à jamais dans la présence de sa propre essence… Le but n’est pas de voir cette essence mais de réaliser qu’on l’est. »
Joseph Campbell
Il semblerait que le héros – et par prolongement l’être humain – ait, au fond de lui-même, un potentiel inexploité, emprisonné sous toutes les couches de notre conditionnement.
Le héros, au début de son histoire – comme nous au sein de la nôtre – ne sait généralement pas identifier ni utiliser ce potentiel, car nos décisions sont encombrées par des conceptions erronées sur notre esprit, sur l’idée que nous avons de nous-mêmes, et parasitées par de multiples déterminismes, notamment nos habitudes.
La personnalité que nous construisons et que nous renforçons comme une armure pourrait alors devenir notre propre ennemi intérieur : une fabrication mentale destinée à nous adapter et nous protéger, mais qui camoufle parfois ce que nous sommes réellement.
Cette personnalité nous rend acceptables, utilisables, fonctionnels dans le monde dans lequel nous évoluons… jusqu’à un certain seuil : le moment où la contradiction entre notre façade sociale et notre essence – plus brute, plus imparfaitement belle – devient trop forte pour être ignorée.
La façade commence à s'effriter : les fondations ne sont pas bonnes, des fissures apparaissent.
On tente de les colmater un temps, mais cela ne tient pas sur le long terme.
Le camouflage peut nous offrir un répit, un répit vécu dans l’insécurité. Ces fissures sont là pour nous forcer à faire tomber le masque instable. Elles laissent passer la lumière qui se cache derrière, celle de notre vérité profonde.
C’est un vrai chantier qui s’annonce…
Le héros est celui ou celle qui trouve la force de se lancer dans cette reconstruction intérieure, pour se reconnecter à ses bases : son essence. Et à partir de là, bâtir quelque chose de nouveau, de différent – mais surtout de plus solide, car enraciné dans cette vérité profonde.
« L’homme est beaucoup plus que la personnalité pour laquelle il se prend… Il ne peut atteindre sa plénitude, à moins et avant qu’il ne se rende compte de sa nature véritable, qu’il ne découvre et ne libère l’esprit à l’intérieur de son âme. »
Aldous Huxley – Les Portes de la perception
Avant la confrontation à une résistance extérieure amenée par un antagoniste (l’adversaire, parfois appelé l'ennemi du héros), qui poussera le héros dans ses retranchements, le héros serait déjà épris d’antagonisme : formé par sa résistance intérieure : la contradiction qui l’habite et qui semble, petit à petit, gonfler et grandir à l’intérieur de son être, de son cerveau, de sa cage thoracique, de son intestin, de ses cellules… et risque d’exploser en lui.
Cette explosion serait-elle catastrophique ? Serait-elle bénéfique ? Elle pourrait terrasser le héros en le clouant au sol, immobile, ou elle pourrait laisser de la place à une vibration interne plus alignée avec son essence, sa nature véritable.
“On découvre peu à peu qu’il y a une histoire intérieure, la plupart du temps inconsciente, qui a conduit au naufrage. La situation extérieure ne fait que révéler, qu’exprimer ce qui gisait dans le noir de soi… Ce dévoilement brutal va permettre une prise de conscience préliminaire essentielle à toute tentative de régler un problème important.”
Guy Corneau - Victime des autres, bourreau de soi-même
Naufrage intérieur
Pour dépasser son problème existentiel et atteindre son objectif, le héros va devoir creuser en lui, pour trouver ce qui est à l’origine de la résistance interne et ainsi se rendre compte de ce qui bloque son existence, ce qui enferme son essence… Et ce sont souvent des événements extérieurs qui vont lui permettre, par la force des choses, de se confronter à ce problème très interne : un problème interne souvent provoqué par une blessure de l’esprit, une blessure émotionnelle, une blessure résultant d’expériences négatives ou traumatisantes, une blessure qui a eu un impact profond sur la vie de l’héroïne, du héros, influençant ses comportements, ses relations, sa perception du monde… une blessure qui tient ses racines dans le passé du personnage héroïque.
Cette blessure non cicatrisée, c’est une plaie ouverte qui va agir comme un aimant susceptible d’attirer l’antagoniste : la résistance extérieure. L’espoir qui réside dans l’histoire du héros est que la confrontation avec cette résistance externe (et donc avec l’ennemi/l’antagoniste) va permettre au héros de faire la lumière sur la résistance interne qui brouille l’existence à laquelle il ou elle aspire.
“Considérons-nous comme un arbre et imaginons qu’une épreuve crée une blessure dans notre écorce. Le trou qui se forme dans notre tronc est repéré par les manipulateurs et les harceleurs, c’est une béance dans laquelle ils vont entrer pour nous manœuvrer… ils sont attirés par la blessure qui laisse s’échapper un influx vital. En nous affaiblissant, les manipulateurs se nourrissent de notre perte d’énergie, ils alimentent leur propre vide, car eux aussi ont été victimes d’un traumatisme ou de quelqu’un d’autre.”
Natacha Calestrémé - La clé de votre énergie
La colère non traitée est à l’origine de beaucoup de violences. Parfois, lorsque nous avons peur de comprendre notre colère, nous ne prenons pas soin de nos blessures, ni ne les élaborons, et inconsciemment, nous commençons à reproduire ces blessures chez les personnes qui nous sont les plus proches. Lorsque nous évitons d’affronter nos propres blessures, l’énergie de la colère peut se transformer en un désir vindicatif de vengeance violente.
Après avoir subi des violences, si vous essayez de ravaler votre colère, vous allez finir par cracher du feu quotidiennement !
Et il ne s’agit pas ici de porter un jugement, ni de dire que ceux qui ravalent par défaut leur colère sont de “mauvaises personnes”, car il me semble qu’en ce qui concerne le processus de gestion de la violence, la capacité de le “gérer d’une bonne manière” est un cheminement qui, souvent, peut démarrer par un épisode chaotique, révolutionnaire, déchirant : un processus complexe et subtil, qui prend du temps. Beaucoup de personnes, si ce n’est presque toutes, ont, il me semble, la nécessité de cracher du feu à un moment donné, d’écraser la douleur, de saccager, de laisser sortir ce trop-plein de violence et d’injustice pour pouvoir s’en libérer. Il s’agit aussi de souligner que certaines circonstances peuvent mettre à mal cette capacité et rendent difficile la libération.
Il est aujourd’hui, dans nos sociétés, encore difficile d'accueillir les émotions jugées négatives. Nous n’avons, pour la plupart, pas les outils…
« Lorsque nous nous convainquons que nous sommes des “bonnes” personnes, au‑delà des émotions “négatives”, nous réprimons des parties essentielles de nous‑mêmes qui mériteraient pourtant d’être accueillies. »
Mimi Zhu - Be Not Afraid of Love - Lessons on Fear, Intimacy, and Connection
En se rapprochant de ce qui a provoqué sa blessure, le héros peut trouver un moyen de cicatriser. Cette cicatrisation intellectuelle, émotionnelle, spirituelle permettra au héros non seulement d’éviter de se transformer lui-même en antagoniste prisonnier de ses blessures béantes, et donc d’éviter de devenir toxique et malveillant, mais cela lui permettra également de devenir celui ou celle qu’il-elle est destiné à être, et ce dans le respect de sa propre essence, mais aussi dans le respect de l’essence des autres.
« Deviens ce que tu es »
Nietzsche (inspiré par une phrase de Pindare)
John Truby, un scénariste, script doctor et théoricien américain, reconnu comme l’un des grands spécialistes de la dramaturgie contemporaine, propose une méthode approfondie pour construire des récits puissants et des personnages complexes. Il voit chaque histoire comme une trajectoire d’apprentissage entreprise par le héros et il présente la transformation du personnage comme le moment où le héros devient enfin celui qu’il doit être… Le moment où le personnage achève un processus de transformation qui se produit tout au long de l’histoire et qui lui permet de devenir lui-même de manière plus approfondie et précise.
« Une véritable transformation de personnage suppose une remise en question et une modification de ses croyances élémentaires, qui conduisent le héros à adopter un nouveau comportement moral… Le héros est obligé de remettre en question ses croyances les plus profondes. Poussé dans ses retranchements, il découvre ce en quoi il croit vraiment, les valeurs qui doivent guider son action, puis agit selon ce nouveau code moral. »
L’Anatomie du scénario – John Truby
Questionnement interne
Le personnage héroïque : un être guidé par l’éclat de sa propre essence… pour avancer dans sa quête de sens.
Le héros serait donc un personnage à la recherche de son essence, une essence qui lui donnerait accès à l’histoire qui est la sienne. L’histoire qui lui permettra de réaliser sa mission… Mais c’est également l’inverse : l’histoire qui est la sienne lui permettra d'accéder à son essence, son centre.
Cette histoire que le personnage traverse, cette trajectoire unique, fait écho à la légende personnelle mise en avant par Paulo Coelho, écrivain brésilien mondialement connu pour ses romans empreints de spiritualité et de quête de sens.
Son œuvre la plus célèbre, L’Alchimiste (1988), raconte l’histoire d’un jeune berger en quête de son « trésor » et illustre l’idée que chacun porte en lui une légende personnelle à accomplir.
La légende personnelle, c’est le chemin unique que chacun est appelé à suivre dans sa vie : la mission intime de chaque être, ce pour quoi il ou elle est né(e). La réaliser permettrait d’accomplir son potentiel le plus profond, ce qui donne sens à l’existence.
Elle demande du courage : la réaliser implique d’affronter ses peurs, de quitter sa zone de confort, de répondre à l’appel de l’aventure.
Dans la structure du voyage du héros décrite par Joseph Campbell, le seuil de l’aventure est le moment décisif où le héros quitte le monde connu (le monde ordinaire) pour entrer dans l’inconnu (le monde extraordinaire de l’aventure).
C’est un passage symbolique et concret : il peut s’agir d’un départ physique (quitter un lieu familier) ou d’un pas intérieur (oser aller vers ses zones d’ombre, accepter un changement profond).
Une fois le seuil franchi, il n’y a plus de retour immédiat : le héros entre dans un espace où les règles changent et où il va se transformer.
Dans l’univers des mythes, des contes, le seuil se présente parfois de manière très concrète : franchir une porte, un pont, une forêt interdite, passer de l’autre côté du miroir…
« Le héros qui ose franchir le seuil entre le connu et l’inconnu entre dans une zone où se trouvent ses véritables trésors. »
Joseph Campbell
Les légendes, les mythes et leurs héroïnes et héros fictifs nous poussent, nous, spectateurs, lecteurs, vers la quête de sens.
Nous sommes témoins d’une trajectoire transformatrice ; la fiction souffle, sur son public, des idées qui donnent accès à une nouvelle vision de nous-mêmes, une vision moins limitée. On aperçoit notre propre potentiel, on peut imaginer notre champ des possibles…
Carl Gustav Jung, le fondateur de la psychologie analytique, au cours de son étude des mythes, se rend compte qu’il est lui-même en manque de mythe et décide de partir à la recherche de son propre mythe, de son “équation personnelle” :
“Ainsi, tout naturellement, se formula en moi la décision de connaître “mon” mythe et je considérais cela comme le devoir par excellence.”
Jung
Regard porté sur l’ombre.
Un des concepts clés mis en avant par Jung est celui de l’Ombre : elle représente les aspects refoulés ou méconnus de soi qu’il faut reconnaître pour se transformer.
Le personnage héroïque : Celui ou celle qui s’ouvre courageusement à d’autres possibles.
L’ombre est un passage obligé, un passage essentiel, si difficile d’accès. La porte qui donne accès à cette partie de nous est souvent fermée à double tour par la peur que nous avons de nous-mêmes et de tout ce que nous tentons de dissimuler, même inconsciemment.
Cette peur serait-elle inhibée par la personnalité que nous avons mise en place pour nous adapter ?
Cette personnalité, qui s’est construite dans l’effort, ne veut surtout pas être détruite : elle nous a pris tant d’énergie…
Il est difficile de casser quelque chose que nous avons nous-mêmes construit, parfois avec acharnement, même si cette destruction s’avère bénéfique. Le simple fait de détruire nous met en garde, et le bouclier a tendance à se renforcer.
Mais que risquons-nous ?
"Ouvre l'espace en toi, car une fois que tu ressentiras tout, tu laisseras tout partir."
Mimi Zhu – Be Not Afraid of Love – Leçons sur la peur, l'intimité et la connexion.
Nous risquons de mettre à nu et de dépouiller nos illusions, les rôles que nous jouons, les masques que nous portons pour nous sentir aimés, l’identité / la personnalité que nous avons forgée pour survivre…
Nous risquons de nous détacher de la version de nous construite par nous-mêmes pour rester en sécurité.
C’est peut-être à ce moment-là de son évolution, de sa trajectoire, que le héros peut nous paraître surhumain, car il brave le risque et l'incertitude ; il est capable d’entrer dans le silence, d’entrer dans l’insécurité, un silence parfois si écrasant qu’il serait capable de vous faire sombrer dans le néant…Une insécurité salvatrice qui demande de lâcher prise, d’arrêter d'agripper la rambarde sécurisante pour apprendre à marcher librement sur le chemin qui est le nôtre, les mains ouvertes.
"La survie n'est pas toujours une vitrine de résilience, mais un voyage tremblant, expansif et instable qui nécessite la vulnérabilité comme force. J'ai dû être assez courageuse pour affronter mes émotions."
Mimi Zhu
Le héros trouve sa liberté, parfois difficile à naviguer. Il faut savoir se perdre dans l’entre-deux : un espace à traverser, un espace qui s’éloigne de ce qu’on a prétendu être, et qui n’est pas encore en phase avec ce qu’on est en train de devenir.
C’est cette force-là qui demande beaucoup. En déployant son énergie, le héros déploie la force interne qui sommeillait en lui ou en elle.
« L’ombre est une partie de nous-mêmes que nous préférons ignorer, mais qui nous suit partout. »
Jung
→ Partir à la rencontre des zones d’ombre, des zones de vide sidéral, oser aller là où l’on n’ose pas s’explorer.
Joseph Campbell explique que le personnage qui est prédestiné à devenir héroïque doit affronter une longue période d’obscurité. C’est un temps où se dressent des dangers, des obstacles, un temps de pénitence extrême. Il est précipité au-dedans de lui-même, vers ses propres profondeurs, ou bien en dehors de lui-même, vers l’inconnu.
Traverser sa zone d’ombre permet donc au personnage de gagner en profondeur.
En osant visiter ses abysses, le personnage devient plus consistant : il habite ses contradictions et assume ses contrastes. Il devient grandiose, à l’image d’un tableau dont les contrastes seraient assumés avec force et courage. Flamboyant, à la fois sombre et lumineux.
Un personnage intéressant est un personnage complexe, humain, et empreint de ces contrastes qui attirent l’attention. Son atout principal réside dans sa complexité émotionnelle.
“Un gentil a sa part d’obscurité, tout comme un méchant peut posséder une lueur d’humanité. L’attrait du personnage va se jouer sur ses contrastes, son originalité, son décalage.”
Guide complet de l’écriture – Langue française, hors-série
Les personnages évoluent au fil du récit. Ils se construisent sur des situations difficiles, des sentiments intenses, des échecs, des épreuves, des réussites. Au fil du récit, le personnage se transforme pour devenir le héros ou l’héroïne qu’il ou elle était destiné(e) à être.
Le personnage trouve l'héroïne / le héros qui se cachait à l'intérieur de lui ou elle-même.
Le Héros : personnage créateur de sa propre trajectoire.
“En un mot, le héros est le champion de la vie créatrice.”
Joseph Campbell
Le héros intérieur, lorsqu’il a pu prendre place à la surface du monde, après avoir été découvert derrière la frontière du seuil de l’aventure, permettra au personnage d’accéder à sa légende personnelle : découverte essentielle dans le parcours humain, qui agirait comme un moteur puissant permettant à celui et à celle qui est aux commandes de son être de créer, avec sens et détermination, une histoire, un futur, une trajectoire de vie qui correspond à ses aspirations les plus profondes, les plus ancrées, les plus alignées avec lui/elle-même.
“Ils ne trouvent pas le sens des choses parce qu’il n’est point à trouver mais à créer.”
Citadelle, Antoine de Saint-Exupéry
Dans l’héritage de Saint-Exupéry, on retrouve ses valeurs créatrices.
Dans Citadelle, il affirme que la vie a besoin de direction et de sens, non pas à découvrir passivement, mais à construire activement. Une découverte active et constructive…
“L’une des meilleures façons de donner un sens à sa vie consiste à le créer. Dans cette perspective, il ne s’agit plus simplement de chercher ce qui nous donne envie de vivre, mais de le provoquer, d’en devenir le maître d’œuvre pour ainsi bâtir notre propre cathédrale.”
S’émerveiller comme le Petit Prince, Christine Michaud et Thomas De Koninck
Le créatif peut être défini comme une personne qui ose remettre en question ses connaissances et ses acquis, une personne qui avance avec le changement et tient ouvertes les portes de l’innovation. Le créatif est capable de proposer de nouvelles idées sans en connaître encore toute la portée : il/elle peut “revenir en arrière et repartir de plus belle dans le cheminement de ses idées”. Le créatif est souvent tenace et habité par une curiosité qui l'entraîne souvent sur des chemins inconnus. Le créatif est un héros, et le héros est un créatif :
“c’est un explorateur, au plein sens du mot, sans peur viscérale de l’inconnu et toujours à la recherche de la nouveauté”.
Sapiens – Conscience et cerveau
Le personnage, qui, dans son parcours, a trouvé le courage et pris le temps de regarder à l'intérieur, s'accomplit dans sa fonction créatrice.
Pourquoi le fait de se tourner vers l’intérieur nous permet-il de créer et d’avoir un impact extérieur ?
En partie, car la connaissance plus profonde de nous-mêmes semble nous donner un accès plus direct avec notre intuition.
Le mot intuition vient du latin intueri, qui désigne l’action de regarder de l’intérieur.
Dans le dictionnaire, elle est définie par la faculté de produire une information sans recourir à l’intellect, donc de se connecter à une intelligence interne plus profonde, un peu comme si notre intuition pouvait être liée à notre légende personnelle, notre équation intime, notre mission universelle…
Boussole intuitive
L’intuition, étudiée par Claire Petitmengin, professeure en sciences cognitives, qui a observé l’expérience vécue par des artistes, des chercheurs et des psychothérapeutes lors d’une “percée intuitive”, en a déduit que “tous s’accordent à dire qu’ils ne trouvent pas la solution mais que l’idée vient à eux.
Presque toujours, elle surgit lorsque la personne n’est plus en état de quête. Et que le centre de gravité de son attention descend de la tête vers le corps, fonctionnant en mode plus panoramique. Un état proche de l’état méditatif.” Il s’agirait donc de se mettre à l’écoute de son ressenti… et de lâcher prise…
Le voyage du héros peut être vu comme une trame narrative qui nous permettrait de nous connaître nous-mêmes plus profondément, et ainsi de consolider nos capacités intuitives : des capacités qui peuvent là aussi paraître surhumaines, ou être vues comme un super-pouvoir, un super-pouvoir qui serait en réalité accessible à tous ceux qui dépassent la peur de se confronter à leur propre ombre… ceux qui ont l'audace, le courage de ne plus fuir leur nature profonde.
Le parcours initiatique du héros pourrait être vu comme une forme de solution salvatrice, c’est le voyage de la catharsis : terme qui vient du grec ancien katharsis (κάθαρσις) et qui signifie purification ou purgation. Une purification émotionnelle qui permet de se délester de ses propres angoisses et passions excessives, ce qui entraîne un soulagement psychique ou une transformation intérieure.
D’autres termes plus modernes nous rapprochent de cette volonté d’éclaircir les choses, non pas dans l'évitement, mais justement dans la pleine conscience de nos problématiques.
Une pleine conscience qui serait une étape pivot vers une meilleure gestion de soi, de son humanité et du bien-être de celle-ci : on évoquera ici la salutogenèse.
C’est un concept développé par le sociologue et médecin Aaron Antonovsky dans les années 1970. Une approche qui s’intéresse à ce qui génère la santé, même dans un environnement difficile, et qui pousse à nous questionner de la manière suivante :
“Qu’est-ce qui nous aide à rester en bonne santé ou à retrouver l’équilibre malgré les épreuves ?”
La salutogenèse répond que pour cultiver sa santé (physique et mentale), il faut développer un sens de cohérence, qui repose sur trois conditions :
Compréhensibilité
→ Avoir une vision claire et structurée du monde : comprendre les événements, même difficiles.Maîtrise ou gérabilité
→ Sentir qu’on dispose de ressources (personnelles ou externes) pour affronter les défis.Sens
→ Donner une signification à ce que l’on vit, trouver un but ou une valeur dans son expérience.
La salutogenèse nomme des axes qui ont le potentiel d’amener l’être humain à devenir le créateur de ses propres solutions, et ce, à travers une pensée menant à la quête de sens — ce qui fait écho à la pensée transformatrice que porte le voyage du héros.
On peut donc souligner que les différentes étapes proposées par ce voyage héroïque sont non seulement transformatrices, mais aussi la clé vers le bien-être du personnage fictif… mais aussi de l’humain qui saura transposer ce voyage dans sa réalité existentielle.
“Quelle est, en effet, l’œuvre la plus sublime qu’un être puisse accomplir sinon se transformer lui-même, devenir l’artisan de sa propre libération, l’artisan de sa propre recréation, l’artisan de son propre bonheur ?”
Guy Corneau – Victime des autres, bourreau de soi-même
Le héros : Celui ou celle qui a appris à s’adapter au mouvement de son existence.
“Pour l’homme qui ne se laisse pas égarer par des sentiments superficiels, fondés sur les apparences, mais qui répond courageusement à la dynamique de sa propre nature – pour celui, comme dit Nietzsche, qui est semblable à “une roue mue par son propre mouvement” – les difficultés s’aplanissent et la grande voie imprévisible s’ouvre devant lui à mesure qu’il avance.”
Joseph Campbell – Le héros aux mille et un visages
Se relier à son propre mouvement pourrait être une conséquence directe d’une réconciliation interne ayant permis une relation fluide avec sa propre intuition : la boussole de notre mythe personnel, de notre équation intime…
L'intuition, et notre relation avec celle-ci, nous permettrait de nous brancher sur notre fréquence et de vivre en harmonie avec notre rythme interne.
Cette harmonie interne nous donnerait-elle la possibilité de vivre en harmonie avec le rythme extérieur ? De développer la capacité de danser au sein de la mélodie dans laquelle nous sommes immergés ? D’ajuster les BPM (battements par minute : unité de mesure du tempo d’une musique) pour entrer dans la danse de la vie que nous sommes amenés à vivre, dans l’histoire que nous devons traverser ?
Les battements de notre cœur seraient-ils capables de s’ajuster et de battre à la fréquence des BPM de la partition de notre trajectoire unique ?
Le danseur apprivoise les intentions, les mouvements, la chorégraphie, l’histoire qu’il raconte corporellement.
L'héroïne d’une histoire peut être vue comme une danseuse ; sur son chemin se dessine une trajectoire en mouvement, une trajectoire magnifiquement irrégulière. L’héroïne danse sur une musique qu’elle n’a jamais entendue auparavant mais qu’elle semble déjà connaître presque par cœur. Cette danseuse suit le mouvement de manière fluide et surprenante : il semble qu’elle arrive à anticiper les vibrations qui ondulent vers elle, mais qui n'ont pas encore percé sa réalité.
« La danse est l’art de l’espace et du temps. Le mouvement existe avant que nous n’ayons le temps d’y penser. »
Merce Cunningham (chorégraphe contemporain)
danser dans les ruines
À l’image de Martha Graham ou Pina Bausch, le héros au cours de son histoire apprend à écouter ce qui le fait bouger intérieurement. Il sent, comme un danseur en pleine improvisation, la vibration avant qu’elle ne lui parvienne. Il n’anticipe pas par calcul, mais par une écoute intuitive, profonde, qui précède le mouvement.
Le personnage héroïque, par son parcours initiatique transformateur, serait-il, au centre de son histoire, capable de se brancher sur une fréquence lui permettant de naviguer le sens et le mouvement de la vie ? Est-ce que la perdition et le passage par le chaos lui auraient permis de finalement trouver le rythme et la fréquence qui est la sienne ?
Une fois en capacité de vivre à son propre rythme, le héros serait-il aussi capable de se brancher sur le rythme universel ?
« J'avais oublié que la Terre est en rotation constante et qu'elle bouge avec tout ce qui vit avec elle. »
Mimi Zhu – Be Not Afraid of Love – Lessons on Fear, Intimacy, and Connection
Et peut-être qu’en trouvant le rythme juste, le Héros serait en capacité d’influencer le rythme du monde au sein duquel il évolue :
“Nous sommes des chercheurs d’accords dans un monde désaccordé.”
Jean-François Bernardini – Dysrégulation : le mal du siècle ?
Jean-François Bernardini est un artiste, musicien et écrivain corse, mais aussi militant anti-violence, qui partage sa vision du monde à travers, notamment, le concept de dysrégulation : le fléau du siècle où l’être humain semble déconnecté de sa nature, vivant dans un état de désaccord interne permanent, notamment dû aux exigences et tensions du monde saturé d’informations dans lequel nous vivons. Ceci a donc éloigné l’humain de sa capacité à se réguler émotionnellement, mais aussi à réguler ses relations avec les autres et avec son environnement. Il met en avant le lien logique entre la dysrégulation émotionnelle et la dysrégulation climatique. On comprend que l’homme capable de se réguler serait également capable de réguler son environnement.
L’histoire du personnage héroïque : Une histoire qui fait écho
Alors, est-ce que le héros est comme l’être humain : étudiant de la vie* ? Ou est-ce qu’il est le professeur, un professeur imaginé, fictif, qui, à travers le miroir qu’il nous renvoie de notre propre expérience de vie, de nos propres difficultés et limitations, de nos propres combats, de nos découvertes, de nos moments de trouble et de perdition, de nos joies… nous permet d’accéder à une nouvelle vision de nous-mêmes ? On regarde et suit l’évolution de ce personnage mais, simultanément, on se regarde et on s’analyse soi-même…
(*Certains humains étudiants peuvent aussi être professeurs … mais il resteront toujours des étudiants en parallèle…)
“Une histoire ne présente pas au public le “monde réel” ; elle lui présente l’univers du récit. L’univers du récit n’est pas une reproduction de la vie telle qu’elle existe vraiment. Il s’agit de la vie telle que les êtres humains imaginent qu’elle pourrait être. C’est une vie humaine condensée et exagérée de sorte que le public puisse parvenir à une meilleure compréhension de la façon dont la véritable vie fonctionne.”
L’anatomie du scénario - John Truby
La fiction nous permet de nous détacher, ce qui permet de baisser la garde, de se laisser emporter par le destin d’un personnage imaginé, qui est là pour nous montrer des choses essentielles, des choses parfois difficiles à voir, difficiles à accepter. Alors oui, il semblerait que la fiction soit une sorte de détour vers soi-même, ou peut-être un passage secret, un passage qui nous permet de changer de place et d’observer depuis notre cachette, de nous observer nous-mêmes, et ce, sans se sentir épié·e·s ou inspecté·e·s directement. Il y a une certaine détente, qui, je pense, permet d’aller toucher plus loin au centre de la personne, justement parce que le spectateur du personnage héroïque, et même son créateur, vont ouvrir cette porte qu’ils, en temps “normal”, s’acharnent à garder fermée pour se protéger d’eux-mêmes.
“Les grandes œuvres littéraires qui décrivent des sentiments uniques et profonds rencontrent un écho universel.”
Maurice Moulay, Thomas Rebischung – Comprendre l’émotion : guide graphique
Le mot "écho" désigne un phénomène acoustique où un son, une voix ou un bruit se réfléchit sur une surface (comme un mur ou une montagne) et revient vers sa source. Il peut aussi être utilisé de manière figurée pour décrire la répercussion ou le reflet d’un événement, d’une idée ou d’une émotion.
On retient ici que l’écho est une dynamique qui a une répercussion et qui permet de revenir à la source… Alors, qu’est-ce que la source ? Est-ce que cela pourrait être quelque chose à laquelle nous sommes tous liés en tant qu’êtres humains ? Est-ce que la source serait une sorte de contenant, un réceptacle de ce qu’on appelle l’inconscient collectif ?
L’inconscient collectif est un concept fondamental dans la psychologie analytique de Carl Gustav Jung. Il désigne une couche de l’inconscient partagée par tous les êtres humains, qui dépasse l’inconscient individuel. Contrairement à l’inconscient personnel, qui contient les expériences, souvenirs et refoulements propres à chaque individu, l’inconscient collectif regroupe des éléments psychiques universels présents chez tous les êtres humains. Une mémoire inconsciente partagée…
Le "Livre Rouge" (ou Liber Novus) de Carl Gustav Jung est un ouvrage fascinant et profondément introspectif, écrit entre 1914 et 1930. Il a été publié posthumément en 2009, après de nombreuses années de confidentialité. Ce livre est le récit détaillé des expériences visionnaires et des explorations intérieures de Jung, qui l’ont conduit à développer sa théorie de l’inconscient collectif et à affiner ses idées sur les archétypes, la psychologie des profondeurs et le processus d’individuation. (L’individuation chez Jung est le processus par lequel une personne intègre son inconscient pour devenir pleinement elle-même.)
Notre ombre se dessine dans la lumière
Dans ce Livre Rouge, Jung fait une description d’un de ses rêves :
“Il se trouve dans un endroit inconnu, plongé dans le brouillard, lutte contre le vent pour avancer, lentement, essayant de protéger de la main un petit lumignon qui menace de s’éteindre. Il aperçoit une grande silhouette noire, qui s’approche tellement qu’elle l’effraie. Il se réveille et comprend que cette silhouette était l’ombre que projetait la lumière qu’il tenait à la main.”
Est-ce qu’il n’y aurait pas dans la description de ce rêve une forme de réponse ? Une réponse universelle sur notre condition d’être humain ?
Perdu·e·s dans le brouillard, à contre-vent, à contre-essence, nous sommes apeuré·e·s par l’ombre qui est la nôtre, menaçante… Cette ombre est formée par la lumière, elle se dessine dans la lumière, elle est causée par la lumière, elle est formée par notre propre corps, notre présence. L’ombre est une projection qui met en valeur nos contours, notre être sous sa forme humaine.
Dans le récit héroïque, lorsque le personnage principal rencontre son ombre, le spectateur serait donc, à travers l’effet de ricochet provoqué par l’écho universel que la fiction offre, capable de se questionner sur sa propre ombre — et peut-être serait-elle un peu plus acceptable, car il ou elle ne serait pas seul·e à en avoir une. Il ou elle a développé de l’empathie pour le personnage héroïque qui montre ses failles, alors peut-être que cet écho lui permettra de se tourner avec plus de bienveillance vers ses propres failles…
Cette douceur envers soi-même, véhiculée par le voyage du héros, est le résultat d’une transformation, de l’ évolution du personnage héroïque, une évolution qui trouve sa place après les épreuves, vers la fin de sa narration : Étape 11 du voyage du héros selon Joseph Campbell = Le héros revient du monde extraordinaire où il s’était aventuré, transformé par l’expérience.
→ Cette transformation lui permet d’extérioriser cette nouvelle stabilité interne pour la partager avec le monde qui l’entoure : Étape 12 du voyage du héros selon Joseph Campbell = Le héros retourne dans le monde ordinaire et utilise l’objet de la quête pour améliorer le monde (donnant ainsi un sens à l’aventure).
Est-ce que l'œuvre de fiction prend la forme discrète d’une mise en abyme du tableau intérieur qui nous habite et se répète ? L'œuvre de fiction contient en son sein l'œuvre humaine et la reflète à celui ou celle qui l’observe.
Le·la spectateur·trice, lorsqu’il ou elle sera imprégné·e par cette mise en abyme subtile, pourra sentir l’écho vibrer en lui ou en elle, et se laisser traverser par celui-ci pour ensuite devenir capable de faire écho à son tour, de faire réfléchir, de répercuter vers son entourage les bienfaits d’une expérience qui l’a bouleversé·e et qui l’a transformé·e.
Il y a toujours cette image très claire et répandue du masque à oxygène dans l’avion : on doit d’abord le mettre sur soi avant d’être en capacité d’aider correctement une autre personne.
En faisant ce travail intérieur, en s’apportant à soi-même de la douceur, en essayant de se comprendre mieux, d’accepter ses failles, et de laisser une place non refoulée à l’ombre, il me semble qu’il serait ensuite naturel d’acquérir la faculté, la possibilité de s’occuper des autres de manière douce, compréhensive et moins jugeante. Ceci est valable pour le personnage héroïque et, par répercussion, une invitation pour son public aussi.
On est allé déconstruire la façade bancale… Les fondations sont stables et solides. Les fissures sont là, mais ne peuvent plus faire tomber l’édifice, et le Héros, parce qu’il a apprivoisé son ombre, peut se tourner vers l’extérieur. Avec des fondations solides et une essence libre de prendre sa place : il ou elle pourrait même changer le monde qui l’entoure…
“Si nous ne sommes que moyennement avancés dans la vie intérieure, nous ne nous donnerons que modérément à la vie extérieure, et si nous n'avons que très peu d’intériorité, nous ne donnerons rien du tout à ce qui est extérieur.”
Aldous Huxley – Les portes de la perception
Le héros est un personnage fictif qui a de la profondeur, une ambiguïté existentielle, et qui aspire à se libérer, à être libre.
Peut-être que nous pensons devenir libres le jour où nous pourrons faire ce que nous voulons. Mais il semble qu’à l’image du héros et de l'héroïne, nous devons d’abord découvrir qui nous sommes pour savoir ce que nous voulons.
“Comme toutes les montagnes, formées par la collision de deux plaques tectoniques, la vôtre est le produit de la rencontre de besoins contradictoires, mais coexistants. Elle vous contraindra à réconcilier deux facettes de votre être : le conscient et l’inconscient, la partie qui connaît vos désirs et celle qui ignore encore ce qui vous retient de les réaliser.”
Brianna Wiest – La montagne, c’est toi
Au sommet de la légende personnelle
Brianna Wiest est une auteure américaine spécialisée dans le développement personnel. Son livre La montagne, c’est toi aide les lecteurs à se libérer de l'auto sabotage et à libérer leur potentiel en abordant des thèmes de guérison intérieure et de transformation personnelle.
Brianna Wiest peut aussi être présentée comme une héroïne qui a su accueillir ses problématiques internes et qui, aujourd’hui, grâce à sa trajectoire héroïque, a pu partager son expérience à travers de nombreux ouvrages, presque tous devenus des best-sellers (ce qui veut dire qu’elle aide, à sa manière, beaucoup de gens à travers le monde).
Elle nous rappelle avec douceur et bienveillance que le but de l’être humain est d’évoluer, et que c’est la tendance commune à tout ce qui fait vie :
“Les espèces se reproduisent, l’ADN mute, en éliminant certains traits pour en développer de nouveaux, l’univers ne cesse de s’étendre…
Et, de même, notre faculté à percevoir la profondeur et la beauté de l’existence est capable de se déployer à l’infini, pour peu que nous soyons prêts à affronter nos problèmes et à en faire des moteurs. Les forêts ont parfois besoin de s’embraser, les volcans d’exploser, les étoiles d’imploser, et les humains ont, de temps à autre, besoin de se retrouver au pied du mur pour changer.”
Brianna Weist
Le parcours héroïque et ses différentes étapes semblent être une invitation à la transformation et à l’évolution, une invitation à partir à la recherche de son propre rythme, son flow interne, à trouver son essence, à retrouver le mythe universel auquel nous sommes liés, pour accueillir et créer sa légende personnelle.
Une invitation à gravir sa propre montagne, à changer de perspective, à développer une vision plus large du monde, toujours en expansion, à l’image de l’univers au sein duquel évolue l’être humain, et de toutes les possibilités nouvelles que cet être complexe est capable de créer grâce à son imagination.
Pour conclure, tout en laissant la porte du monde des possibles ouverte : un petit rappel de la part d’Astrid Lindgren (1907-2002), une auteure suédoise célèbre pour ses livres pour enfants. Elle est notamment connue pour avoir créé le personnage emblématique de Fifi Brindacier (Pippi Långstrump - Pippi Longstocking), une fillette espiègle et indépendante. Ses œuvres, pleines d’imagination, de liberté et de respect pour l’enfance, ont marqué des générations de lecteurs dans le monde entier et continuent d’inspirer la littérature jeunesse :
"Allt stort som Skedde i Världen skedde först i någon människas Fantasi.”
(Toutes les grandes choses qui se sont réalisées dans notre monde, se sont d’abord produites dans l’imaginaire d’une personne.”)Astrid Lindgren
L’être humain, s’il a été capable d’imaginer et de créer un masque protecteur, une personnalité adaptative, une façade de survie, a aussi la possibilité d’imaginer et de créer sa propre légende personnelle…
Un article proposé par
Mathilda - Fondatrice de la Porte Rouge. Artiste, auteure, réalisatrice, praticienne en art-thérapie et chercheuse de sens.
BIBLIOGRAPHIE :
Ouvrages :
Les portes de la perception - Aldous Huxley
Le héros aux mille et un visages - Joseph Campbell
Comprendre l’émotion: guide graphique - Maurice Moulay, Thomas Rebischung
Le livre rouge - Carl Gustav Jung
S’émerveiller comme le Petit Prince - Christine Michaud et Thomas De Koninck
L’anatomie du scénario - John Truby
Be not afraid of Love : lessons on fear, intimacy, and connection - Mimi Zhu
Guide complet de l’écriture - langue française hors série
Victime des autres, bourreau de soi-même. -Guy Corneau
La clé de votre énergie - Natacha Calestrémé
Dysrégulation: le mal du siècle ? - Jean-François Bernardini -
La montagne c’est toi - Brianna Weist
Le psychodrame - Carolina Becerril-Maillefert
18 contes de la naissance du monde - Françoise Rachmuhl
Revues :
Cerveau et psycho n176 édito - Sébastien Bohler - rédacteur en chef
Cerveau et psycho n177 - Mihàly Csikszentmihàlyi - Le flow
Sapiens 5 - conscience et physique quantique
Sapiens 2 - conscience et cerveau
Epsilon Hors série - numéro 15 - VIE
Le Monde - Hors série - Sens et Santé - Le guide santé des émotions.
Les cahiers de science et connaissance - Cerveau et neurosciences.